Depuis le discours du Premier Ministre, de nombreuses personnalités politiques et publiques ont plaidé pour un retour à la plage dynamique. Si certaines personnes s’offusquent de la superficialité de cette cause, elle présente pourtant de nombreux atouts sanitaires. Et le gouvernement a entrouvert la porte des plages jeudi 7 mai. Mais ce ne sera pas pour le 11…
Dans son plan de déconfinement présenté le 28 avril, le Premier ministre a annoncé la réouverture des parcs et jardins publics. Et confirmé le prolongement de la fermeture des plages… Face à la mobilisation des élus et des associations, le gouvernement a assoupli cette interdiction le 7 mai lors d’une conférence de presse. L’interdiction reste la règle mais les préfets ont pouvoir de la lever sur demande des maires. Malheureusement du côté de chez nous, ce ne sera pas le cas le 11 mai.
En effet, dans un communiqué de presse du 9 mai, la commune de Soorts-Hossegor a annoncé que les plages restent fermées jusqu’à nouvel ordre et les activités nautiques toujours pas autorisées. « Si les annonces gouvernementales laissaient présager une levée de l’interdiction à compter du 11 mai, la préfecture des Landes a déclaré ne pas autoriser leurs accès. En effet, elle souhaite dans un premier temps travailler en concertation avec les
différentes préfectures du littoral de la Région Nouvelle-Aquitaine (Gironde, Pyrénées-Atlantiques) pour harmoniser les décisions prises sur la côte Atlantique. »
Afin de donner toutes les chances aux communes de voir l’interdiction levée, le communiqué précise : « En parallèle, avec le soutien du Département des Landes, de la Fédération Française de Surf, d’Eurosima, du GIP littoral, des acteurs du monde économique et sportif et des maires du littoral, le Syndicat Mixte de Gestion des Baignades Landaises transmettra un modèle de dérogation aux communes afin que chacune d’elles puisse l’adapter aux particularités de ses plages. »
Les mairies doivent déposer leur demande de dérogation auprès des services de l’État pour instruction avant mercredi 13 mai. « Avec l’objectif d’une ouverture espérée au plus tard vendredi 15 mai, détaille le communiqué.
Soorts-Hossegor est d’ores et déjà prête à rendre sa copie pour obtenir l’autorisation d’ouverture aux accès littoraux et lacustres pour la pratique d’une activité physique individuelle et dynamique. » Patience jusqu’au 154 mai !
Des élus se mobilisent pour une plage dynamique
Depuis le plan du déconfinement annoncé le 28 avril, de nombreuses personnalités politiques, associatives, publiques plaident pour une réouverture des plages raisonnée et ont demandé un amendement . Comme ces 60 députés – dont Lionel Causse, député des Landes – qui ont envoyé au Premier ministre et à la ministre des Sports un courrier en faveur de la plage dynamique. Ce concept désigne la réouverture des plages pour les activités marines : sports nautiques, marche et course en bord de mer. Il ne serait donc pas possible de s’installer avec une serviette ni pour un pique-nique mais seulement de fréquenter le bord de mer de manière active et individuelle. Une autorisation partielle donc qui permettrait de respecter les mesures sanitaires toujours en vigueur. Contrairement à ce que veulent faire croire certains détracteurs qui postent des photos de plage bondées en août pour étayer leur propos…
Le 3 mai, le Syndicat Mixte de Gestion des Baignades Landaises et des maires du littoral dont le maire de Soorts-Hossegor Xavier Gaudio, ont envoyé une mention à la Préfecture demandant la réouverture des plages et du lac pour les promenades, les activités nautiques et individuelles. La Fédération Française de Surf, le Comité départemental de Surf des Landes ont, à l’initiative de Pierre Froustey, président de la communauté de communes Macs, construit un argumentaire confié au sénateur Eric Kerrouche. Tous ont rappelé l’importance de cette autorisation d’un point de vue social et économique.
La porte des plages entrouverte mais pas encore ouverte !
Lundi 4 mai, lors de l’adoption du projet de loi prorogeant l’état d’urgence sanitaire et complétant ses dispositions. le Sénat a adopté l’amendement pour autoriser l’accès aux plages et aux forêts pour la pratique sportive à partir du 11 mai. Suite à la mobilisation de certains sénateurs et députés, le gouvernement a assoupli l’interdiction dans sa conférence de presse du jeudi 7 mai. Elle subsiste mais peut-être contournée sur autorisation du préfet et à la demande des maires. Il ne sera donc certainement pas possible de se rendre à la plage dès lundi ! Il faut attendre que chaque maire en fasse la demande et que celles-ci soient acceptées par le préfet… À suivre !
L’ouverture des plages : une cause superficielle ?
Dans le même temps, certaines personnes se sont indignées de la superficialité de cette cause. La surfeuse et blogueuse Goldie Blondie a partagé sur son compte Instagram des commentaires violents à propos de son engagement pour la réouverture des plages. Il est dommage que ces personnes aient laissé s’exprimer leur jalousie ou leur aigreur. Sans prendre en considération tous les éléments en faveur de la réouverture des plages.
D’abord, tous les habitants du bord de mer ne vivent pas dans une villa avec jardin et piscine. De nombreux locaux sont confinés en appartement, tout comme les citadins, et sans accès à un jardin ou un parc. Ensuite, ces habitants de bord de mer, bien qu’épargnés par l’épidémie, habitent dans des secteurs touristiques touchés de plein fouet par la crise économique. De nombreuses personnes se retrouvent au chômage ou sans emploi. Des petites entreprises, commerçants, artisans, bars, restaurants, sont menacées.
Le docteur Guillaume Barucq, élu à la ville de Biarritz, auteur du blog Surf Prévention et surfeur, – tout comme de nombreux scientifiques internationaux, communiquent depuis des années sur les bienfaits de la pratique des activités en bord de mer. Comme anti-stress, anti-dépresseur et pour renforcer ses défenses immunitaires. Des arguments favorables en période de crise sanitaire et crise économique. Pour toutes ces raisons, la réouverture de plages devient essentielle pour des personnes fragilisées par le confinement, la crise sanitaire ou économique.
Plutôt qu’un sujet futile, la réouverture des plages constitue donc un enjeu majeur sur le plan sanitaire, social et économique. Et un mode de fréquentation dynamique ne représente aucun danger pour la propagation du virus. Certainement moins que dans les centres commerciaux autorisés à ouvrir pour certains le 11 mai…